Mr le Professeur Guy Thibault m'a autorisé à publier quelques unes de ses conclusions d'étude ; je vous en fais donc part à toutes et à tous.
Lentraînement par intervalles courts a un effet plus prononcé que lentraînement continu sur le développement du VO2max et la capacité anaérobie
Source primaire: | |
Effects of moderate-intensity endurance and high-intensity intermittent training on anaerobic capacity and VO2max, Tabata I et al., Med. Sci. Sports Exerc., 28:1327-1330, 1996. |
Rédacteur: | |
Guy Thibault, Ph.D., Service des sports et de lactivité physique, ministère de lÉducation du Québec, |
Mots clefs: | |
entraînement intermittent, entraînement par intervalles courts, développement de la consommation maximale doxygène, développement de la capacité anaérobie, VO2max, |
On a comparé leffet dun entraînement traditionnel (ergocycle, 60 minutes à intensité modérée, 5 fois par semaine pendant 6 semaines) à celui dun entraînement par intervalles courts consistant à effectuer 7 à 8 fractions deffort intense (170 % de la puissance aérobie maximale) dune durée de 20 secondes sur ergocycle, entrecoupées de périodes de récupération de 10 secondes (5 fois par semaine, pendant 6 semaines).
En moyenne, la consommation maximale doxygène (VO2max) a augmenté de 5 unités (passant de 53 à 58 mL/kg/min) chez les 7 sujets effectuant lentraînement de type continu, alors quelle est a augmenté de 7 unités (passant de 48 à 55 mL/kg/min) chez ceux (7 sujets également) qui ont effectué lentraînement par intervalles courts, en dépit du fait que le volume total dentraînement du second groupe était nettement inférieur à celui du premier.
La capacité anaérobie navait pas augmenté chez les sujets soumis à lentraînement continu prolongé, alors quelle avait augmenté de 28% parmi ceux qui ont pratiqué lentraînement par intervalles courts. Lentraînement par intervalles courts aurait donc un meilleur effet que lentraînement continu sur le développement de la consommation maximale doxygène et permettrait également daméliorer la capacité anaérobie. Évidemment, les résultats de cette étude ne prouvent pas que toutes les formes dentraînement par intervalles courts ont un meilleur effet sur le développement de déterminants de la performance que toutes les formes dentraînement de type continu, mais ils confirment lintérêt que présente lentraînement intermittent comprenant de courtes fractions deffort, compte tenu du volume particulièrement élevé de travail à très haute intensité quil permet deffectuer sans nécessairement taxer lathlète outre mesure.
Après que lentraînement par intervalles courts a été introduit au cours des années 1960, on a constaté quau cours dune séance dentraînement de ce type, la concentration dacide lactique naugmente pas beaucoup, en dépit des très hautes intensités atteintes lors des fractions deffort. Lors des périodes de récupération, le muscle se recharge en oxygène, si bien que lathlète peut travailler à plusieurs reprises à des intensités quil ne saurait maintenir pendant plus de quelques minutes autrement.
Pour les athlètes chez qui il faut développer la puissance aérobie maximale et la capacité anaérobie, une séance dentraînement par intervalles courts pourrait, par exemple, prendre la forme suivante : 3 périodes de 10 minutes (entrecoupées de périodes de récupération active ou inactive de 5 à 10 minutes) de travail fractionné où lon alterne systématiquement des efforts de 10 à 15 secondes et des périodes de récupération de 10 à 30 secondes. Ce genre de séances seffectue très bien dans la plupart des « activités aérobies » et même en musculation pour des mouvements sollicitant de grosses masses musculaires.
Les auteurs de létude précisent que lex-entraîneur en chef de léquipe nationale du Japon en patinage de vitesse sur piste courte a obtenu beaucoup de succès avec ce type de séances dentraînement.
Réduire pendant quelques jours le volume dentraînement tout en maintenant le travail à haute intensité favorise latteinte dune performance de pointe
Source primaire: | |
Affûtage et performance maximale; la perspective physiologique, Thibault G., et Marion A., EntraînInfo, 2:13-18, 1996 |
Rédacteur: | |
Guy Thibault, Ph.D., Direction des sports et de lactivité physique, ministère de lÉducation du Québec, |
Éditeur: | |
Alain Marion, M.Sc., Association Canadienne des Entraîneurs |
Mots clefs: | |
Performance de pointe, affûtage, |
Sports Ciblés: | |
Sports pour lesquels la puissance aérobie maximale (PAM), lendurance et la capacité anaérobie sont dimportants déterminants de la performance |
On fait lanalyse et la synthèse des études portant sur laffûtage et permettant de répondre à la question suivante : « Comment doit-on faire varier les composantes d'un programme d'entraînement au cours des derniers jours précédant une compétition afin d'obtenir la meilleure performance possible? »
Chaque partie dun programme dentraînement augmente le niveau de développement des déterminants de la performance qui sont sollicités, mais induit également une fatigue. Le niveau de développement de chaque déterminant de la performance, de même que le niveau de fatigue de l'athlète, évoluent en suivant leur patron respectif, selon la distribution des périodes de sollicitation plus ou moins élevée et des périodes de repos, et ce, à petite échelle (p. ex. une journée) et à grande échelle (p. ex. la semaine, le mois). En général, lorsquon réduit le stress dentraînement, le taux de réduction de la fatigue est plus grand que le taux de réduction des qualités physiologiques.
Ce qui détermine le niveau de performance dun athlète à un moment donné, cest son niveau de fatigue autant que le niveau de développe-ment de ses qualités physiologiques. Un bon affûtage vise donc à réduire au minimum le facteur fatigue, tout en veillant à ce que le niveau de développement des déterminants de la performance diminue le moins possible.
Lectures
suggérées Houmard, J.A. Impact of reduced training on
performance in endurance athletes. Sports medicine
12:380-393, 1993
Houmard J.A. et Johns R.A. Effects of taper on swim
performance: practical implications. .. Sports medicine
17:224-232, 1994
Neary J.P., Martin T.P., Reid D.C., Burnham R., Quinney H.A. The
effects of a reduced exercise duration taper programme on
performance and muscle enzymes of endurance cyclists. Eur.
J. Applied Physiol 65:30-36, 1992
Shepley B., MacDougall D., Cipriano N. et coll. Physiologic
effects of tapering in highly trained athletes. J. Applied
Physiol 74:706-711, 1992
Un modèle graphique de lentraînement intermittent aide à comprendre le lien dynamique entre les éléments dune séance de ce type et à en composer une grande variété en tenant compte des object visés.
Source primaire: | |
Un modèle pratique de lentraînement intermittent, Thibault G. et Marion A., EntraînInfo, sous-presse, 1999 |
Rédacteur: | |
Guy Thibault, Ph.D., Direction des sports et de lactivité physique, ministère de lÉducation du Québec, |
Éditeur: | |
Alain Marion, M.Sc., Association Canadienne des Entraîneurs |
Mots clefs: | |
entraînement intermittent, |
Sports Ciblés: | |
Tous les sports pour lesquels la puissance aérobie maximale (PAM), lendurance et la capacité anaérobie sont dimportants déterminants de la performance |
On présente un modèle empirique et graphique de lentraînement intermittent qui a été développé afin daider les entraîneurs à mieux apprécier comment chaque élément dune séance de ce type peut varier pour un niveau de difficulté donné. Le modèle vise également à leur faciliter la tâche de programmation de séances et de plans dentraînement.
Il prend la forme dun graphique qui met en relation les composantes dune infinité de séances dentraînement intermittent qui ont toutes le même niveau de difficulté. En abscisse, on trouve la durée des fractions deffort; en ordonnée, le nombre de répétitions. Chacune des six courbes correspond à une intensité relative : de 85 à 110 % de la PAM, par incréments de 5 %. Chaque point le long de chacune des six courbes représente une séance dentraînement intermittent.
Le modèle est conçu de telle sorte que limpression générale de fatigue ressentie pendant et au terme de chaque séance dentraînement issue du modèle sera sensiblement la même, quelle que soit la composition de la séance. Toutes les séances issues du modèle ont une composition et une structure qui les rend intéressantes pour le développement des principaux déterminants de la performance dans un grand nombre de sports. Les éléments des séances issues du modèle peuvent prendre des valeurs qui se situent dans un vaste continuum de possibilités en ce qui a trait à lintensité (85 à 110 % de la PAM), au nombre total de répétitions (entre 3 et 30) et à la durée totale de lentraînement (entre 15 et 90 minutes, excluant léchauffement et le retour au calme), si bien que leur représentation graphique indique des zones peut-être moins souvent explorées, invitant ainsi lentraîneur à composer des formes originales de séances dentraînement.
Le modèle facilite lenseignement du lien dynamique qui existe entre les différentes composantes dune séance dentraînement intermittent : il permet de mettre en évidence de quelle façon il faut faire varier une ou plusieurs de ces composantes selon lobjectif visé, tout en maintenant inchangé le niveau de difficulté des séances. Par exemple, lentraîneur peut calculer à laide du modèle le nombre de répétitions deffort à 95 % de la PAM que lathlète devra faire, selon que les fractions deffort auront une durée de 1:00 min:s ou de 3:30 min:s; en loccurrence 24 et 3 répétitions, respectivement.
Le graphique indique quil napparaît pas utile de sentraîner à 85 % de la PAM sur des fractions deffort de moins de 1:30 min:s (le nombre de répétitions devrait être plus grand que 30) ou de plus de 6:30 min:s (le nombre de répétitions serait plus petit que 3).
Ainsi, le modèle proposé du lien dynamique entre les éléments dune séance dentraînement intermittent (bien quil ne soit fondé que sur des bases empiriques et bien quil nait pas été validé de façon rigoureuse) semble avoir des applications pratiques sur le plan pédagogique et en matière dorganisation de séances et de programmes dentraînement dans plusieurs sports où la PAM, lendurance et la capacité anaérobie sont des déterminants de la performance.
Lectures
suggérées Péronnet, F., Thibault, G., Ledoux, M. et
Brisson, G. Le marathon : équilibre énergétique,
alimentation et entraînement du coureur sur route. 2ième
édition, Décarie (Montréal) et Vigot (Paris), 438 p., 1991
Thibault, G. Méthodologie de lentraînement; Manuel de
lentraîneur, niveau 2, PNCE-3M, Tronc commun pour
lensemble des sports cyclistes. Association cycliste
canadienne, Gloucester, 1998.
Thibault, G. et Marion, A. A model of interval training
prescription (résumé de communication),. Med. Sci.
Sports Exerc 30(5), p. S-108, 1998