La course en durée à l'école

Charlet Sylvain - 1989 / 96

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LES DONNEES SCIENTIFIQUES

1. Rappels physiologiques

La contraction musculaire fait intervenir des transformations biochimiques au niveau musculaire et provoque des modifications du métabolisme et des adaptations circulatoires et respiratoires.

C'est ainsi que l'on peut classer les épreuves selon que le fonctionnement est principalement :

AEROBIE ou ANAEROBIE
Utilisation de l’oxygène

apporté par la respiration

  Sans utilisation de l’oxygène

apporté par la respiration

Utilisation d’oxygène de réserve,

du phosphagène et du glycogène.

Dans le cas de la course en durée , il s'agira principalement de faire intervenir le métabolisme aérobie. Cette voie énergétique doit être appréhendée en fonction de sa capacité et de sa puissance.

Chaque phénomène énergétique peut être représenté par un réservoir muni d'un robinet :

Il importe de connaître efficacement les différences existant entre la puissance et la capacité aérobie :

Chez l'enfant on donnera la priorité à la capacité avec un travail de départ autour de 70-75% de la VMA, la puissance pourra être abordée en fin de cycle 3.

2. Définition de "l'endurance fondamentale"

2.1 L’endurance : définition

"  L’endurance est la capacité de maintenir longtemps un pourcentage élevé de sa Puissance Maximale Aérobie. " (FFA n°108 - 1988 - F. Péronnet et G. Thibault - Canada)

Le développement de cette qualité passe nécessairement par la connaissance de la vitesse Maximale Aérobie de chaque élève, afin d’ orienter les séances d’abord en capacité aérobie puis en puissance aérobie. (Test Navette de Léger )

2.2 La capacité aérobie

La capacité aérobie intervient principalement pour un effort peu intense, pouvant être maintenu longtemps et amenant un état d'équilibre physiologique. Il n'existe pas de dette d'oxygène et la fréquence cardiaque ne doit pas atteindre des chiffres supérieurs à 190, la moyenne constatée au CE2 est de l'ordre de 170 puls/min. pour une vitesse moyenne de 7,6 km/h.(voir tableau)

Les mécanismes physiologiques engendrés par ce métabolisme sont des augmentations du volume d'éjection systolique et du taux de glycogène.

L'intensité retenue pour solliciter cette capacité correspond de 70 à 80 % de la PMA qui n'est autre que la V.M.A (vitesse maximale aérobie exprimée en km/h lors du test navette de Léger). Ce travail pointilleux est envisageable dès le CE2. Auparavant on veillera a une intensité raisonnable et régulière.

2.3 La puissance aérobie

L’entraînement de ce métabolisme est recommandé en fin de cycle 3 (au CM2). Il va permettre de développer la Vo2max des élèves qui atteint sa valeur maximale à la fin de la puberté.

L’intensité est proche de celle de la VMA , calculée lors du test de Léger, autour de 100 %. En aucun cas il ne faut dépasser ces valeurs qui mettraient en jeu les processus anaérobies lactiques non souhaitables à cet âge.

La durée des exercices varie de 30 secondes à 2 minutes maximum au CM2, la récupération doit avoir la durée de l’effort et être active ( marche rapide ou légers trottinements). L’effort doit être répété (4 à 8 fois me semble raisonnable).

Il est toutefois possible de travailler et de développer ce métabolisme en employant des circuits " trainings " (parcours avec alternance d’effort, intensité élevée, récupération et répétitions limitées). Il peut s’agir de parcours généraux ou à thème.

2.4 Modifications du métabolisme aérobie

Les mitochondries des muscles squelettiques entraînés ont une meilleure capacité de production aérobie d'A.T.P.

En même temps que les mitochondries consomment plus d'oxygène leur taille et leur nombre augmente et la concentration des enzymes aérobie peut doubler. La quantité de myoglobine progresse. Le muscle entraîné possède une meilleure capacité de mobilisation et d'oxydation des graisses possible par l’amélioration de l'irrigation musculaire, de plus il oxyde mieux les sucres. On constate un développement du potentiel aérobie dans la fibre musculaire.

2.5 Modifications cardio-vasculaires et respiratoires

L'entraînement aérobie engendre une hypertrophie cardiaque caractérisée par une augmentation du volume de la cavité du ventricule gauche et un épaississement de ses parois. En réduisant l'activité, le coeur reprend sa taille originale.

Le volume plasmatique et la quantité d'hémoglobine tendent à s'élever avec un entraînement en "endurance", par conséquent il y a une facilitation de l'approvisionnement d'oxygène au cours de l'exercice.

La fréquence cardiaque au repos et au cours d'un exercice submaximal diminue.

Le volume d’éjection systolique augmente au repos et à l'exercice, cela est engendré par un plus grand volume ventriculaire et une meilleure contractilité du myocarde.

Il y a progressivement augmentation du débit cardiaque maximal.

L'entraînement élève la quantité d'oxygène extrait du sang. Le coeur distribue mieux le sang aux muscles qui peuvent en extraire une plus grande quantité.

Cette sollicitation aérobie réduit les pressions systolique et diastolique au repos et au cours d'un exercice submaximal.

Les volumes respiratoires augmentent en même temps que le Volume d'O2 max. Une plus grande économie respiratoire signifie plus d'O2 dans les muscles actifs.

 

2.6 Autres modifications de l'entraînement aérobie

La performance physique progresse par l'installation de nouvelles adaptations physiologiques.

La composition corporelle se modifie par une réduction de la masse adipeuse. La thermorégulation s'améliore à la longue : la chaleur est dissipée plus rapidement et plus économiquement, refroidissant plus efficacement l'organisme. La tolérance à l'effort progresse.

L'amélioration de la capacité aérobie est déjà significative après quelques semaines d'entraînement, cependant un arrêt engendre un retour à la valeur originale.

 

LES TEXTES OFFICIELS

1. Les programmes et l'activité

Les principaux objectifs de l'EPS par rapport à l'activité course en durée sont Hygiène et Santé :

Au cours préparatoire, il s'agira de mener des activités de course où l'enfant améliorera ses capacités motrices.

Au cours élémentaire, les activités deviendront plus spécifiques : le caractère athlétique est pris en compte en diversifiant et améliorant les actions de course. Les notions d'espace temps et de rythme devront être abordées.

Au cours moyen, on introduira les activités plus spécifiées à finalité sportive. On parlera d'augmentation d'endurance en insistant sur :

" L'évaluation des progrès individuels et collectifs passe par l'élaboration de grilles de repères, et par la constitution d'un dossier... A la fin du cours moyen, l'élève à la capacité de contrôler et d'identifier ses progrès."

2. Compétences à acquérir par rapport à l'activité

Cycle 1 : Cycle des apprentissages premiers (Mat. petits et moyens):

Cycle 2 : Cycle des apprentissages fondamentaux (Mat. grands, C.P., Ce1):

Cycle 3 : Cycle des approfondissements (Ce2, Cm1, Cm2):

3. Les intentions éducatives et la course en durée

Il s'agira d'analyser le lien existant entre chacune des intentions éducatives précisées par les instructions officielles et l'activité course en durée:

LA CONTRIBUTION AU DEVELOPPEMENT ORGANIQUE ET FONCIER:

a) Adaptation physiologique à l’effort - développement de l’appareil circulatoire et respiratoire

c) Résistance à la fatigue - Musculation cardiaque

* Amélioration du coefficient d’utilisation de l’O2 Vers un travail continu.

 

a) Adaptation physiologique à l’effort - Développement de l’appareil circulatoire et respiratoire

b) Adaptation de l’organisme aux variations du milieu physique

* Sollicitation cardio-respiratoire course en terrain varié, allures variées.

 

ACTION SUR LES FACTEURS PHYSIOLOGIQUES ET PSYCHOLOGIQUES DE LA CONDUITE MOTRICE :

 

1. Facteurs perceptifs de la conduite

a) Prise de conscience du corps (attitude, latéralité, relaxation, respiration contrôlée...)Intelligence du mouvement

* Apprentissage de la respiration en course Travail d’allures et de fractionné pour prise de conscience des réactions cardiaques et respiratoires en fonction de la vitesse de course.

2.Facteurs d’exécution:

a) Souplesse articulaire normale

* Sollicitation cardio-respiratoire Course en terrain varié, allures variées.

 

EDUCATION DES ELEMENTS PSYCHOLOGIQUES ET SOCIOLOGIQUES DE LA CONDUITE:

a) prise de conscience, contrôle et développement des facteurs personnels de la conduite

(émotivité, faculté de création, volonté)

* Sollicitation cardio-respiratoire Course en terrain varié, allures variées

maîtrise de l’émotivité


 

sur 4 contrôles

 

FC puls/min

Vitesse km/h

Prénoms

moyenne

moyenne

     

Frédéric

187,45

7,906

Sylvana

171,73

7,712

Jimmy

171,43

8,161

Angélique

183,81

8,079

Nicolas

166,62

7,087

Pascaline

198,44

7,699

Marie Léonie

147,39

7,232

Johan

163,97

8,113

Catherine

160,97

6,869

Gaëlle

165,22

7,742

Florian

170,37

8,049

Sophie

172,91

7,745

Jérémy

160,57

6,403

Carine

163,12

7,604

     

MOYENNE

170,29

7,60

     

écart type

12,295

0,502

Correspondance FC / vitesse de course chez des Ce2 - 1990-91


Fiche de calcul utilisée en début de cycle (septembre - octobre ) avec signal auditif :

3 groupes de niveaux différents (2 séances hebdomadaires - 1 fiche par groupe toutes les 3 séances ). Le temps est pris sur le capitaine du groupe. Des points sont attribués en fonction de la régularité maintenue, ceci dans le but de renforcer la motivation ( temps de 6' à 12' max). Lors des contrôles, il n'y a plus de signal, les enfants doivent être capables de courir régulièrement (épreuve USEP de régularité en novembre). On enregistre également les FC de chaque capitaine.

D.C.A.E.P

Développement de la capacité aérobie en course de régularité - Charlet Sylvain - Féchain

Ecole primaire :

                 

Nom :

         

Classe :

       

Prénom

         

Groupe

       

Date de naissance :

26/04/87

     

Age :

11,24

     

Test navette leger le :

                 

Vitesse atteinte au dernier palier :

10

km/h

           

Périmètre du terrain :

389

m  

Nombre de balises désirés :

4

 

% de PMA choisi :

75

( 70 -75- 80 )

           

Résultats

VMA

10

km/h

     

Distance inter balise :

97,25

mètres

 
 

166,67

m/min

     

Temps entre chaque balise :

00:46,68

min:sec,d

VO2max

44,16

ml/min/kg

               

Temps idéaux de régularité à chaque balise

Distance

Temps

Temps

Différence

écart

 

Distance

Temps

Temps

Différence

écart

en mètres

idéal

réalisé

inter balise

en secondes

 

en mètres

idéal

réalisé

inter balise

en secondes

97,25

00:46,68

à compléter

00:00,00

00:00,00

 

1 750,50

14:00,24

 

00:00,00

00:00,00

194,50

01:33,36

 

00:00,00

00:00,00

 

1 847,75

14:46,92

 

00:00,00

00:00,00

291,75

02:20,04

 

00:00,00

00:00,00

 

1 945,00

15:33,60

 

00:00,00

00:00,00

389,00

03:06,72

 

00:00,00

00:00,00

 

2 042,25

16:20,28

 

00:00,00

00:00,00

486,25

03:53,40

 

00:00,00

00:00,00

 

2 139,50

17:06,96

 

00:00,00

00:00,00

583,50

04:40,08

 

00:00,00

00:00,00

 

2 236,75

17:53,64

 

00:00,00

00:00,00

680,75

05:26,76

 

00:00,00

00:00,00

 

2 334,00

18:40,32

 

00:00,00

00:00,00

778,00

06:13,44

 

00:00,00

00:00,00

 

2 431,25

19:27,00

 

00:00,00

00:00,00

875,25

07:00,12

 

00:00,00

00:00,00

 

2 528,50

20:13,68

 

00:00,00

00:00,00

972,50

07:46,80

 

00:00,00

00:00,00

 

2 625,75

21:00,36

 

00:00,00

00:00,00

1 069,75

08:33,48

 

00:00,00

00:00,00

 

2 723,00

21:47,04

 

00:00,00

00:00,00

1 167,00

09:20,16

 

00:00,00

00:00,00

 

2 820,25

22:33,72

 

00:00,00

00:00,00

1 264,25

10:06,84

 

00:00,00

00:00,00

 

2 917,50

23:20,40

 

00:00,00

00:00,00

1 361,50

10:53,52

 

00:00,00

00:00,00

 

3 014,75

24:07,08

 

00:00,00

00:00,00

1 458,75

11:40,20

 

00:00,00

00:00,00

 

3 112,00

24:53,76

 

00:00,00

00:00,00

1 556,00

12:26,88

 

00:00,00

00:00,00

 

3 209,25

25:40,44

 

00:00,00

00:00,00

1 653,25

13:13,56

 

00:00,00

00:00,00

 

3 306,50

26:27,12

 

00:00,00

00:00,00

 

00:00,0

   

00:00,00

         

00:00,00

Il suffit d'entrer les données suivantes : VMA en km/h, périmètre du terrain en m, nombre de balises choisi, les temps effectivement réalisés (bleu) et le tableau se complète (rouge)

DCAEP.xls à télécharger (fichier Zip de 5 ko)

scharlet@nordnet.fr

 

Autres extraits du document

COMMENT ABORDER EFFICACEMENT LA COURSE EN DUREE AU CYCLE 3 PAR UNE PEDAGOGIE DIFFERENCIEE ?

L'intérêt d'un test physiologique dans l'enseignement de la course en durée au cycle 3.

Ce dossier présente une réflexion sur l'intérêt d'un test physiologique dans l'enseignement différencié de la course en durée à l'école primaire.

Dans une première partie j'analyse la situation actuelle constatée à l'école et j'explique pourquoi le terme " course d'endurance " doit être utilisé avec réserve. Je note la difficulté d'évaluer une qualité physique sans connaître le potentiel physiologique des élèves, c'est pourquoi j'introduis le protocole d'un test d'évaluation à mettre en place en début de cycle.

Ensuite, je pars des textes officiels de 1995 et des données scientifiques propres à cette activité d'E.P.S pour orienter au niveau physiologique et pédagogique la course en durée. Je montre comment utiliser les résultats des élèves obtenus par le test Navette de Luc Léger pour former des groupes de niveau.

La dernière partie est un bilan résultant de ma pratique pédagogique où j'expose la mise en place du cycle et où je présente mon projet pédagogique en faisant ressortir l'importance de l'évaluation dans les trois domaines : moteur, affectif, cognitif et ceci en interdépendance.

La conclusion rappelle que cette activité physique et sportive nécessite un traitement didactique adapté à chaque élève afin de permettre des progrès.

Résumé par un texte de 11 pages à télécharger

Fichier Pdf de 423 ko (à lire avec acrobat reader)

 

 


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