Athlètes au repos
Dans le matin doré, par
groupes, les Athlètes
Devisent, demi-nus,
Et pour lier leurs corps de fines bandelettes,
Des rayons sont venus.
Debout sur le gazon, sous l'oeil
qui les contemple,
Ils évoquent des dieux
Qui seraient descendus d'un invisible temple
Pour prendre part aux Jeux.
Bientôt, le mouvement dégagera
la forme,
Nous les verrons courir
Et nous croirons qu'ils sont soustraits à cette norme
Qui nous fait tous mourir.
Fils du soleil, héros, race
forte et charmante
Qui dressez le flambeau
Par-dessus le présent dont l'ombre nous tourmente
Vers l'avenir plus beau,
Vous êtes primitifs comme le
vent et l'onde,
La plante et l'animal
Et, quand vous régnerez, vous chasserez du monde
La laideur et le mal.
Car vous avez en vous l'esprit
de sacrifice
Qui vous fait purs et sains,
Une nouvelle foi vous brûle, inspiratrice
Des héros et des saints.
Paul Souchon
« Les chants du stade » 1923
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